Je ne suis pas peintre de métier, je suis médecin. Mais la peinture a toujours été ma passion.
Je suis originaire d'une ville du Nord Est de la Roumaine communiste à l'époque, et j'ai grandi sous la dictature de Ceausescu. Heureusement, mon père a toujours été un grand amateur de culture en général et de peinture en particulier. La maison de mon enfance a toujours été pleine de tableaux. Quand j'étais enfant, j'avais découvert dans la fabuleuse bibliothèque de la maison un livre sur l'histoire de l'art, que je regardais avec beaucoup d'émerveillement. Fra Angelico et Botticelli étaient mes préférés à l'époque.
Lorsque j'étais adolescente, je suis allée pendant les vacances d'hiver visiter ma tante à Bucarest, elle était chercheur chimiste et elle devait me donner des cours de chimie. Je n'ai aucun souvenir des cours, par contre je me rappelle très bien avoir visité le Musée National d'Art. J'étais restée pétrifiée devant les peintures d'Aïvazovsky. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi majestueux!
Quand j'avais 18 ans, j'ai pu, par miracle et dans des conditions plutôt précaires, visiter Paris. C'était la première fois que je passais de l'autre côté du "Rideau de Fer" pour découvrir ce qu'il y était caché. Je me rappelle être restée muette devant le rayon chocolat du supermarché... Il y avait l'abondance, oui, mais aussi la culture et la liberté. Je me rappelle être allée avec mes parents au musée Jeu de Paume où étaient exposés les impressionnistes à l'époque. J'ai tout simplement eu le coup de foudre. Je n'aurais jamais imaginé qu'une telle beauté puisse exister. Je suis restée regarder les peintures pendant très longtemps, mes parents étaient déjà partis...je suis sortie moi aussi en ayant le sentiment de laisser quelque chose de moi-même derrière moi. J'ai senti le besoin impérieux d'y retourner, je suis allée à l'accueil et j'ai demandé au monsieur si je pouvais retourner juste encore 5 petites minutes. C'est à ce moment là que j'ai probablement décidé dans mon subconscient de venir vivre à Paris un jour. Au bout d'un chemin très difficile, j'y suis arrivée, avec ma famille.
Je ne peins pas pour gagner ma vie, mais par pur plaisir. Je n'ai donc pas de contrainte de "performance" et généralement je refais les tableaux qui ne me plaisent pas. J'offre mes peintures à ma famille et à mes amis. J'ai offert une vingtaine de tableaux contre des dons à la Fondation ASSIST qui oeuvre dans ma ville en Roumanie. Je reverse 20% des profits à cette même Fondation. Le reste sert à financer le matériel, peut-être des cours de perfectionnement et pourquoi pas une exposition dans ma chère ville Suceava, au bénéfice de la Fondation.